“Poète, philosophe, mathématicien et astronome, Omar Kheyyam est un personnage phare qui a illsutré le début du XI ième siècle. Son histoire, entourée de mystères, inspire jusqu’à nos jours artistes et écrivains tandis que ses quatarins sèment, depuis toujours, controverses et admiration.”

Omar Khayyam, dont le nom signifie “vendeur de tentes”, du métier de son père, est né le 18 mai 1048 à Nichapour, en Perse (actuellement en Iran). Il était un homme brillant, qui excellait en philosophie, en poésie, en mathématiques ou en astronomie. En outre, sa vie est indissociable des mouvements qui agitent alors le Moyen-Orient, entre instauration de la religion musulmane et domination des seldjoukes turcs. il est décédé le 4 décembre 1131 à l’age de 83 ans.

Le pacte de sa destinée

Alors qu’il était étudiant à Nichapour, il était très lié avec deux autres camarades, du nom de Abdoul Kassem et Hassan al Sabbah. Un soir, il leur proposa le pacte suivant : le premier à faire fortune soutiendrait les deux autres. Les autres acceptent le pacte, et le premier à obtenir une position enviable est Abdoul Kassem. Ce dernier devient en effet sous le nom de Nizam el Molk, le grand vizir du sultan Malik Shah. Ces deux anciens compagnons viennent alors se présenter à lui. Omar demande la protection du vizir, afin de pouvoir mener ses recherches à l’abri du besoin. Hassan demande à être introduit à la cour. Les voeux des deux hommes sont exaucés. Mais Hassan complote alors à la cour dans l’espoir de prendre la place de son protecteur. Découvert, il aurait été exécuté si ce n’est l’intervention de Omar Khayyam qui, bénéficiant d’une bonne position au royaume, influença le vizir pour obtenir sa grâce. il était donc renvoyé et fonde l’ordre ismaélien des Assassins, à la fois secte et mouvement terroriste, qui depuis la forteresse qu’il fera construire à Alamout tuera Nizam el Molk en 1092.

Cette roue sur la quelle nous tournons est pareille à une lanterne magique. Le soleil est la lampe; le monde, l’écran; Nous sommes les images qui passent.

Omar Khayyam

Son passage à Samarcand

L’arrivée de Khayyam à Samarcand est un tournent décisif dans son histoire, si ce n’est dans celle de l’humanité. Sa réputation et ses quatarins controversés, notamment ceux du vin l’ont précédés à cette ville et lui ont résérvé un acceuil hostile de la part des citadins extrémiste mais, chaleureux des hommes notables à l’instar du juge et administrateur de la ville Abu Tahir. Ce dernier prenait plaisir à s’échanger les discussions avec khayyam, admira sa perspicacité et lui offrit un luxeux livre vierge dans lequel il lui demnda de rédiger ses poèmes, tentative de mémoriser ses oeuvres.

A l’invitation de Malik Shah, troisième sultan de la dynastie des Seldjoukes, et de son vizir Nissan El Molk. Khayyam écrit aussi dans cette ville, en 1070, un important traité d’algèbre nommé “Risala fi masail al jabr w al mokabala” (démostrations de problèmes d’algèbre), dans lequel entreprend une classification des équations de degré trois avec leurs racines positives. Il échoue dans sa tentative de résoudre ces équations par radicaux mais il décrit le moyen d’obtenir ces racines à l’aide d’intersection de coniques (cercles, hyperboles équilatères, paraboles).

C’est aussi à Samarcand que Khayyam fit la rencontre qui alla changer sa vie, celle de Jahan, la belle poète aux traits asiatique de la cour, une femme qui rassemblait en elle la beauté et l’art de manier les mots. elle deviendra par la suite son conjoint.

Quiconque arrose dans son coeur la plante de l’Amour n’a pas un seul jour de sa vie qui soit inutile.

La rose de l’amour, omar khayyam

Un amoureux des étoiles

L’une des raisons fortes qui a pu regrouper le couple KHayyam Jahan, c’est leur capacité d’échapper à la complexité de la vie, au pouvoir de s’oublier juste en regardant les étoiles. Son amour à la toile céleste l’emporta à Ispahan, la capitale du royaume, où il y fait construire un gigantesque observatoire, à partir duquel il mesure la longueur d’une année. Khayyam trouve qu’une année fait 365,24219858156 jours. C’est une mesure d’une incroyable précision! On sait désormais que la longueur d’une année change au niveau de la sixième décimale durant une vie humaine. A la suite de cette mesure, une réforme du calendrier fut adoptée dans le royaume seldjouke, comme ce fut le cas cinq siècles plus tard en Europe à l’instigation du pape Grégoire.

Tu n’as pas aujourd’hui de pouvoir sur demain, l’anxiété du lendemain est inutile.
Si ton coeur n’est pas insensé, ne te soucie même pas du présent, sais-tu ce que vaudront les jours qu’il te reste à vivre ?

vivre au présent ?, Omar Khayyam

la fin d’une vie, le début d’une légende

Après la mort en 1092 de ses protecteurs, Nizam el Molk d’abord, puis un mois plus tard le sultan, Khayyam tombe en disgrâce à la cour et sa vie se fait moins sereine. En 1118, il quitte Ispahan pour passer quelques mois à Merv (citée située au Turkmenistan), puis il va terminer ses jours dans sa ville natale.

D’autres récits rapportent une fin plus tragique. Hassan al sabah, fondateur de la secte des assasins envoya son armée au royaume pour se venger, des massacres dans lesquels Jahan fut assassinée et Khayyam, sous les instructions de Hassan, explusé du royaume, tentative de le sauver et lui rendre la grâce qu’il lui dois.

Le monde moderne n’a connu réellement Khayyam qu’à travers la traduction anglaise d’Edward FitzGerald qui fit connaître au grand public, en 1859, l’œuvre poétique de Khayyam et qui servit de référence aux traductions dans beaucoup d’autres langues. FitzGerald dut effectuer un choix parmi les mille poèmes attribués à Khayyam par la tradition, car le genre littéraire qu’il avait inauguré avait connu un tel succès que l’on employait le terme générique khayyam pour désigner toute lamentation désabusée sur la condition humaine. FitzGerald établit quatre éditions des quatrains comprenant entre 75 et 110 quatrains.

Depuis sa découverte en Occident, Khayyam a exercé une fascination récurrente sur des écrivains européens comme Marguerite Yourcenar, qui confessait une « autre figure historique [que celle de l’empereur Hadrien] m’a tentée avec une insistance presque égale ». Il inspira aussi le roman Samarcande d’Amin Maalouf.

Musicalement, il inspira également les compositeurs suivants :

Ami, ne nous soucions pas de demain, profitons de ce souffle de vie.
Demain quand nous quitterons ce caravansérail, nous serons pareils aux morts d’il y a sept mille ans.

Rubayiat 113, Omar Khayyam, 1958