Maman -en respirant profondément- … Maman, aujourd’hui je suis devenue un corps sans âme, un corps accompagné d’un cœur … un cœur aussi dur qu’une pierre et aussi sombre que la nuit. Aujourd’hui maman, je ne ressens plus rien, je ne ressens ni chaleur ni froid, ni douleur ni plaisir, il n’existe aucun sentiment ou idée qui me hante encore. Plus rien ne me fais mal ou ne me tue.

Aujourd’hui mère, j’ai été détruite et je n’ai rien dis… du moins rien fais, je n’ai même ps agis ou réagis. J’ai admiré les pièces de mon puzzle tomber les unes après les autres sans essayer de les remettre en place. Mon spectre était tel un vase jeté du haut d’une falaise. Aujourd’hui mère, j’ai sombré au fond du puits, je suis tombée très bas, tellement bas; là où tout est sombre et désespéré, là où l’on danse sans musique, où l’on chante sans parler, où l’on crie sans prononcer un mot, où l’on croit plus en dieu, où il ne y’a plus aucune graine d’espoir.

Mais aujourd’hui maman, j’ai appris une chose; quelque chose que personne d’autre ne m’apprendrait à part moi-même. Quelque chose que que beaucoup de gens ont réalisé quand il était trop tard. Une chose que les enfants gâtés ne réaliserons jamais, quelque chose que l’on apprend après avoir reçu les milles et un coup d’un seul coup. Maman, j’ai réalisé que l’être humain est le plus cruel,le plus monstrueux … la créature la plus haineuse et égoïste… l’être qui ne court qu’après ses désirs… l’être qui oublie que la vie n’est qu’un passage… l’être qui se fait plaisir à faire souffrir son frère… l’humain qui est le plus inhumain!

Marianne Léa Doberv