Affichage de 126–150 sur 7284 rĂ©sultatsTriĂ© par popularitĂ©
MESSAOUD ZEGHAR L’ICONOCLASTE ALGĂRIEN – SEDDIK LARKECHE
Messaoud Zeghar fut un illustre rĂ©sistant algĂ©rien ayant créé un des premiers ateliers de fabrication d'armement au Maroc et sĂ»rement un des plus grands pourvoyeurs d'armement pour la rĂ©volution algĂ©rienne. Il fut le seul Ă occuper la fonction de diplomate officieux et d'entrepreneur international au service de l'AlgĂ©rie. Il est un des artisans principaux des relations de l'AlgĂ©rie avec les Etats Unis. Il fut le seul ami intime du PrĂ©sident Boumediene. Il a Ă©tĂ© l'homme le plus riche d'AlgĂ©rie et un des plus puissants durant la pĂ©riode de 1965 Ă 1978. A la tĂȘte d'un empire international, il fut arrĂȘtĂ© au dĂ©but de l'annĂ©e 1983 sous la mandature du PrĂ©sident Chadli. Trente ans aprĂšs sa mort obscure en 1987, il continue Ă alimenter le mystĂšre et suscite toujours autant d'engouement pour les chercheurs sur l'AlgĂ©rie, mais aussi pour les jeunes qui le considĂšrent comme un hĂ©ros national. Cet ouvrage retrace la vĂ©ritable vie complexe, passionnante et rocambolesque de ce personnage hors du commun qui a alimentĂ© la chronique internationale par le kidnapping de sa sĆur, l'acquisition de fleurons de l'industrie et des services occidentaux, mais aussi la faillite de son empire et sa fin tragique Ă la fin des annĂ©es quatre-vingt. Cet ouvrage se focalise sur la vĂ©ritable trajectoire de cet homme hors normes avec ses rĂ©ussites et ses Ă©checs, mettant au centre l'humain et rĂ©tablissant les vĂ©ritĂ©s sur son extraordinaire parcours avec des tĂ©moignages inĂ©dits et des informations jamais rĂ©vĂ©lĂ©es.
Histoires de la chirurgie Jeux de mains, jeux de mots – Mustapha Maaoui
DĂ©finie comme lâĆuvre de la main, la chirurgie est guidĂ©e par lâintelligence humaine et modulĂ©e par des rĂšgles Ă©thiques qui la rattachent Ă lâhumanitĂ©. La chirurgie a Ă©voluĂ© en Ă©loignant subrepticement le soignant et le soignĂ©, passant dâun contact direct, palpable et sensuel Ă un rapport indirect et virtuel. Cette Ă©volution qui sâest Ă©talĂ©e dans le temps, de lâAntiquitĂ© Ă nos jours, a vu le barbier-chirurgien passer du rang de subalterne du mĂ©decin Ă celui de chirurgien transplanteur des temps modernes, aurĂ©olĂ© dâune gloire devenue illusoire face Ă une intelligence artificielle et aux progrĂšs technologiques soumis aux lois de la finance.
Au cours de ses Ă©tudes de mĂ©decine, entamĂ©es au milieu des annĂ©es 1960 Ă lâuniversitĂ© dâAlger, le hasard du premier choix a fait atterrir Mustapha Maaoui dans le service dâorthopĂ©die Bichat-NĂ©laton Ă lâhĂŽpital Mustapha, oĂč la qualitĂ© chirurgicale des prestations et de lâenseignement ont dĂ©terminĂ© une vocation qui nâa jamais Ă©tĂ© Ă©branlĂ©e. Chirurgien « nomade », pĂ©rĂ©grinant dans des spĂ©cialitĂ©s variĂ©es sous la houlette de plusieurs grands patrons, et cĂŽtoyant lâessentiel des chirurgiens algĂ©riens, il a vĂ©cu des pĂ©riodes charniĂšres majeures, qui ont vu la chirurgie passer du stade conventionnel Ă celui dâune rĂ©alitĂ© technologique aux bienfaits indĂ©niables mais confrontĂ©e aux dĂ©rives financiĂšres et aux risques Ă©thiques quâelle induit.
Postfaces :
- Messaoud Zitouni, professeur de chirurgie, ancien ministre algĂ©rien de la santĂ©, actuel coordonnateur du Plan CancerÂ
- Omar Aktouf, professeur titulaire honoraire dâĂ©conomie (HEC) Ă MontrĂ©al (Canada).
De Louis Philippe Ă NapolĂ©on III LâEmir Abdelkader vaincu mais triomphant – Boualem BessaĂŻh
Le combat hardi de lâEmir Abdelkader, qui dut se battre sans rĂ©pit contre des gĂ©nĂ©raux aguerris de la France coloniale, nous rĂ©vĂšle le portrait dâun homme qui eut un cheminement retentissant. Lâauteur, au style lyrique, aborde les diffĂ©rentes facettes de celui qui fut un redoutable guerrier, un vrai chef dâEtat mais aussi un poĂšte et un sage.
Louis Philippe, NapolĂ©on III, le Sultan de Fez Moulay Abderrahmane, ainsi que dâautres acteurs, dĂ©filent sous nos yeux.
Câest une floraison dâimages que cet ouvrage, conçu par les mains dâun expert qui rend un bel hommage Ă lâhomme qui a combattu et sĂ©duit nombre de ses ennemis. Un combat jalonnĂ© de triomphes et de dĂ©faites, dont .lâĂ©cho ne sâest jamais Ă©teint.
Du mouvement national Ă l’indĂ©pendance – ItinĂ©raire d’un militant – Abdesselam Habbachi
Le destin a voulu que Abdesselam Habbachi soit rappelĂ© Ă Dieu peu avant la parution de ce livre. Il aura eu le temps de consigner et de mettre Ă jour jusqu'au tirage de la derniĂšre Ă©preuve de l'ouvrage â sur laquelle il a portĂ© les ultimes corrections de sa propre main â son parcours de militant de la premiĂšre heure de la cause nationale et son tĂ©moignage sur les personnalitĂ©s historiques dont il a partagĂ© les convictions et le combat, de mĂȘme que sur des Ă©vĂ©nements auxquels il a Ă©tĂ© directement liĂ©.
Du PPA au FLN -MĂ©moires d’un combattant – Omar Boudaoud
Pendant que l'Ătat-major de l'armĂ©e française affirmait que la guerre d'AlgĂ©rie Ă©tait virtuellement terminĂ©e et qu'Ă Alger, les gouverneurs successifs annonçaient pĂ©riodiquement le dernier quart d'heure, le feu qui Ă©tait ainsi allumĂ© en France et jusqu'Ă Paris mĂȘme prouvait clairement le contraire.
Dans le sillage des manifestations de décembre 1960 à Alger, les manifestations du 17 octobre 1961 à Paris ont constitué une nouvelle expression massive de soutien au GPRA. Ce fut l'entrée manifeste de la communauté émigrée dans l'action sous l'égide du Fln, et le plébiscite du GPRA, à nouveau légitimé pour négocier avec le gouvernement français.
L'apport financier de la Fédération, quoique peu médiatisé, a pesé d'un poids décisif. La Fédération constitua en quelque sorte la banque qui finançait les activités du gouvernement, le trésor dans lequel puisait le GPRA. Cette manne financiÚre assurait plus de 80 % de son budget de fonctionnement. Le gouvernement avait les mains libres et pouvait agir sans contrainte extérieure, n'ayant pas besoin, sous peine de capitulation, d'accepter des subventions conditionnelles de qui que ce soit et encore moins de tendre la main aux pays frÚres et amis. Assuré de faire face en toute liberté aux besoins du combat, il put mener sa propre politique sans ingérence de donateurs intéressés et maintenir entre les blocs de l'Est et de l'Ouest le cap du non-alignement.
(Extraits ).
DE LA TRAITE AU TRAITĂ – Chems Eddine Chitour
Parler de la traite, câest en fait parler de la suprĂ©matie de lâOccident depuis 1492, prĂ©sumĂ©e annĂ©e de la dĂ©couverte de lâAmĂ©rique. LâOccident va Ă la conquĂȘte du nouveau monde, imbu de sa supĂ©rioritĂ© âtechnologiqueâ sous-tendue par deux convictions : le mythe de la race supĂ©rieure, mais aussi de la certitude quâil appartient Ă la vraie religion avec le vrai Dieu, âExtra cathĂ©dra nullum salutemâ comme lâa proclamĂ© Benoit XVI. De ce fait, il faut Ă©vangĂ©liser Ă tour de bras, pour sauver les Ăąmes des esclaves et des colonisĂ©s. Il vient que le devoir des races supĂ©rieures va perdurer Ă travers les colonisations inhumaines Ă qui des partisans de la nostalgĂ©rie trouvent des aspects positifs. La visite Ă Alger du Chef de lâEtat français dĂ©but juillet 2007 a mis un terme Ă la dĂ©marche initiĂ©e par son prĂ©dĂ©cesseur, en accord avec son homologue algĂ©rien, visant à « bĂątir une utopie ». Il reste que la grande utopie, la vĂ©ritable, est celle qui, pendant plusieurs siĂšcles, a bercĂ© la conscience et nourri les certitudes des colonisateurs europĂ©ens. Câest bien celle-lĂ qui est au centre de la problĂ©matique dĂ©veloppĂ©e par le professeur Chitour dans ce remarquable essai auquel nous avons choisi de conserver le titre premier mĂȘme si son objet nâest plus Ă lâordre du jour.
Les camarades des frĂšres – MĂ©moires d’un survivant 1940-1962 – Sylvain Pattieu
La mĂ©moire de la guerre est une mĂ©moire vive, en France comme en AlgĂ©rie, et il nâest pas indiffĂ©rent de savoir, du point de vue algĂ©rien comme du point de vue français, que la sociĂ©tĂ© française ne fut pas unanime, que des militantes et militants ont risquĂ© sinon leur vie comme les combattants algĂ©riens, du moins leur libertĂ© dans la lutte anticolonialiste.
Il n'y a pas lieu d'insister longuement sur le fait que ce travail, qui s'appuie sur de nombreuses sources en partie inédites et sur des témoignages d'acteurs aujourd'hui sortis de l'ombre, enrichit nos connaissances.
Dans ce récit, défilent hommes d'action et théoriciens qui ont nourri de leur apport la contestation anti-impérialiste. Citons parmi eux Michel Raptis [Pablo] qui jouera un grand rÎle dans la formulation de l'autogestion en Algérie aprÚs l'indépendance.
Hadj Ali Abdelkader, Pionnier du mouvement rĂ©volutionnaire algĂ©rien – Abdellah Righi
Trop peu de livres rendent hommage aux premiers militants rĂ©volutionnaires algĂ©riens, ceux du dĂ©but du XXe siĂšcle, dont les noms sont aujourd'hui, pour la plupart, voilĂ©s par l'ignorance ou l'oubli. En leur temps, ces hommes courageux ont dĂ©ployĂ© pour la libĂ©ration de leur patrie une action Ă la mesure du pĂ©ril qu'il y avait Ă s'opposer, mĂȘme sur le terrain politique, Ă la domination coloniale.
Cet ouvrage est consacrĂ© Ă l'un d'eux, Abdelkader Hadj-Ali, dont de nombreux jeunes AlgĂ©riens ignorent qu'il fut un pionnier du mouvement rĂ©volutionnaire, « le principal fondateur de l'Ătoile Nord Africaine » et « le mentor de Messali Hadj ».
Aux sources du nationalisme algĂ©rien – Kamel Bouguessa
Aprés plusieurs années de censure, voici enfin livrée pour la premiÚre fois au public, une somme formidable d'archives secrÚtes et totalement inédites (archives des différents services secrets français, archives du Parti communiste français. . . ) permettant de retracer la genÚse du nationalisme séparatiste qui a revendiqué pour la premiÚre fois l'indépendance sur la scÚne politique algérienne. Cette étude versera, sans doute, de nouveaux éléments à "des pans entiers de l'Histoire qui ont été effacés ou voués au silence" comme le fait remarquer Mohammed Harbi.
A la recherche de notre histoire – Djillali Sari
L'histoire doit occuper une place privilégiée dans toute éducation destinée à la formation des jeunes. Pour autant, faut-il continuer à enseigner l'histoire telle qu'elle l'a été durant toute la période de la pensée unique ? Ni officielle, ni événementielle, l'histoire doit appréhender le passé dans sa globalité à travers ses différentes expressions archéologiques et architecturales.
AlgĂ©rie : Histoire contemporaine (1830-1988) – Benjamin Stora
« L'ouvrage, alerte et de lecture aisĂ©e, est une synthĂšse historique et non une rĂ©flexion politique. Au total, il reflĂšte une approche trĂšs personnelle, celle d'un historien engagĂ©, trĂšs original en ce qu'il s'efforce d'ĂȘtre Ă l'Ă©coute des diverses communautĂ©s de l'AlgĂ©rie coloniale. Il ne montre pas seulement « l'AlgĂ©rie heureuse », « l'AlgĂ©rie de papa » (âŠ), il dit aussi avec prĂ©cision son inconscience politique face Ă la montĂ©e du nationalisme algĂ©rien.»
Charles-Robert Ageron,
Revue française d'histoire d'Outre-mer.
Le courrier Alger-Le Caire (1954-1956) – Mabrouk Belhocine
« Pourquoi ce livre ? Par devoir, pour apporter ma contribution à l'écriture de l'histoire de notre guerre de Libération nationale, faite d'héroïsme et de sacrifices, de tant d'hommes et de femmes de notre peuple.
Un livre par devoir de vérité car la vérité est révolutionnaire. Deux livres en un pour dire vrai, stigmatiser les racontars, les mensonges, les rumeurs, les mystifications qui ont caricaturé l'histoire de la Révolution de Novembre.
De la lettre de Boudiaf du 29 octobre 1954 qui annonce le 1e Novembre, à celle de Ben Bella d'octobre 1956 qui conteste le CongrÚs de la Soummam, 50 documents authentiques lÚvent le voile sur la construction du Fln et les rapports entre « Intérieur » et « Extérieur » durant les années 1954-1956.
Rendre à chacun la place et l'honneur qui lui reviennent, n'est-ce pas le meilleur hommage à nos glorieux  martyrs ! »
Jacques Chevallier – JosĂ©-Alain Fralon
L'homme qui voulait empĂȘcher la guerre d'AlgĂ©rie
Juin 1962 : l'Algérie française vit ses derniers instants dans une violence crépusculaire. L'Oas menace de détruire Alger et le Fln se prépare à lancer un millier d'hommes sur les quartiers européens. Jacques Chevallier va réussir à éviter le pire en permettant un compromis entre les ennemis irréductibles.
Destin exceptionnel que celui de cet homme qui, Ă onze ans, dĂ©barque Ă Alger avec sa mĂšre, amĂ©ricaine de Louisiane, et son pĂšre, descendant de Français installĂ©s en AlgĂ©rie depuis deux gĂ©nĂ©rations. Plus jeune maire de France en 1941, honorable correspondant des services secrets du gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă Washington en 1944, il est Ă©lu triomphalement dĂ©putĂ©, puis maire d'Alger, avant d'ĂȘtre appelĂ© au gouvernement par Pierre MendĂšs-France.
TrÚs vite, il comprend que la politique coloniale n'a plus d'avenir et prÎne un nouveau dialogue entre Européens et musulmans, tout en menant une politique ambitieuse de construction qui va remodeler la ville.
S'il a toute la confiance de la communauté musulmane, il devient la cible des ultras de l'Algérie française, qui le font éjecter de sa mairie en 1958 par le général Salan. En juillet 1962, il sera l'un des rares Européens d'Algérie à ne pas choisir l'exil.
Ce livre raconte, Ă partir d'archives inĂ©dites et d'entretiens avec des acteurs de ce drame, l'histoire d'un homme qui fut, avec Albert Camus, l'une des figures tutĂ©laires des « libĂ©raux » â ceux-lĂ mĂȘmes qui, si on les avait Ă©coutĂ©s, auraient pu empĂȘcher la guerre d'AlgĂ©rie.
JosĂ©-Alain Fralon a longtemps travaillĂ© au journal Le Monde, oĂč il a notamment Ă©tĂ© correspondant Ă Bruxelles et Ă Moscou, puis grand reporter. Il a vĂ©cu Ă Alger jusqu'en 1960.
LâarmĂ©e de libĂ©ration nationale en wilaya IV – Mohamed Teguia
La wilaya IV a été une des composantes de l'organisation du Fln/Aln, aux cÎtés des cinq autres wilayas du territoire national. En raison de sa situation géographique correspondant à la zone de l'Algérois, à forte concentration européenne et par voie de conséquence militaire, elle était particuliÚrement exposée aux coups multiformes de l'armée française.
Tout au long de la guerre, ainsi que le montre objectivement Mohamed Teguia, à la fois historien et acteur en sa qualité d'officier dans cette wilaya, elle a pu maintenir constamment ses structures d'organisation et de commandement, aux différents échelons, et son activité, à la fois militaire, politique et psychologique, si elle a connu des fluctuations inévitables, ne se démentira jamais jusqu'au cessez-le-feu.
Si Salah, mystĂšre et vĂ©ritĂ©s – Rabah Zamoum
Membre de l'Organisation SecrÚte, Mohamed ZAMOUM dit Si Salah a participé au tirage de la proclamation du 1e Novembre, en son village Ighil Imoula.
Il effectue, pour le compte de la wilaya IV, une mission au Maroc et en Tunisie. NavrĂ© et Ă©cĆurĂ©, il revient Ă l'intĂ©rieur, refusant les postes de lâextĂ©rieur.
Devant l'abandon des maquis, Si Salah et ses deux adjoints rencontrent le président de Gaulle le 10 juin 1960 pour discuter du contenu de l'autodétermination. Le 20 juin 1960, le Gpra décide, alors, d'envoyer une délégation pour engager les négociations. Ayant accéléré le processus d'indépendance, Si Salah ne survivra pas au cessez-le-feu, tombé dans une embuscade le 21 juillet 1961 à M'chedellah (Maillot-Bouira).
Les femmes algĂ©riennes pendant la colonisation – Diane Sambron
Les femmes musulmanes furent les héroïnes de la guerre de libération. à ce titre, elles gagnÚrent toute la reconnaissance et le respect de la patrie naissante en 1962. La Constitution algérienne reconnut, qu'en raison de leur participation à la guerre, « les femmes algériennes ont acquis tous leurs droits ».
Au-delà de l'aspect militant, cet ouvrage retrace, sur la base de l'analyse des archives françaises, l'évolution de la condition des femmes en Algérie, depuis la fin du XIXe siÚcle jusqu'aux années post-indépendance. Cet exercice inédit entend permettre aux femmes musulmanes d'Algérie et à celles issues de l'immigration algérienne, de se réapproprier une mémoire, celle de l'évolution de leurs droits et de leur condition. Il permet en outre de témoigner des évolutions du systÚme colonial français.
Diane Sambron est docteur en Histoire, spécialiste du Maghreb et du droit des femmes.
Tlemcen face Ă l’occupation coloniale – Djillali Sari
GĂ©ographe de formation, Djilali Sari a consacrĂ© durant plus de quatre dĂ©cennies lâessentiel de ses recherches et publications Ă lâĂ©volution de lâAlgĂ©rie et du reste du Maghreb. Dâautres problĂšmes et prĂ©occupations majeurs accaparent de plus en plus son intĂ©rĂȘt.
Il privilĂ©gie lâapproche interdisciplinaire et lâinteraction des phĂ©nomĂšnes dĂ©mographiques avec les paramĂštres socio-Ă©conomiques et politiques. Professeur Ă lâuniversitĂ© dâAlger depuis 1966 et membre de plusieurs unions scientifiques, il participe assidĂ»ment Ă diffĂ©rentes manifestations scientifiques nationales et internationales.
Comme partout ailleurs et comme tout projet visant Ă asseoir un nouvel ordre, Ă le consolider et Ă le fortifier â nĂ©cessairement aux dĂ©pens de la population autochtone, et en ciblant par prĂ©dilection ses fondements historiques et culturels â, le choc colonial a Ă©tĂ© des plus violents dans lâancienne capitale des Ziyanides.
La symbolique dâune mĂ©tropole ayant abritĂ© de prestigieux monuments, non seulement ceux emblĂ©matiques de la souverainetĂ©, mais Ă©galement ceux considĂ©rĂ©s comme des joyaux de lâOccident musulman Ă lâinstar de la Tachfinya, a Ă©tĂ© soigneusement ciblĂ©e et nâa pu Ă©chapper aux opĂ©rations de destruction systĂ©matique.
Câest ainsi quâaussitĂŽt occupĂ©e dĂ©finitivement, et aprĂšs ĂȘtre demeurĂ©e longtemps dĂ©peuplĂ©e, la citĂ© a Ă©tĂ© rapidement dĂ©pecĂ©e et reconfigurĂ©e de façon Ă en occulter le cachet originel de centre de rayonnement culturel et civilisationnel musulman.
Djebels – Mustapha Chelfi
Autour du personnage truculent de Benyoucef, Djebels dĂ©roule, Ă la maniĂšre dâIsabelle Eberhardt â oui, lâĂ©criture mĂ©rite la comparaison â, lâhistoire de trois communautĂ©s, musulmane, chrĂ©tienne et juive, qui cohabitent et sâaffrontent tandis quâautour dâelles, la guerre embrase le paysage et pousse les protagonistes Ă leurs extrĂ©mitĂ©s. Le rĂ©cit se dĂ©roule Ă Miliana, au pied du Zaccar oĂč les combats font rage ce dĂ©but de guerre de notre libĂ©ration.
Au-delĂ dâun rĂ©cit oĂč la rĂ©alitĂ© et la fiction cohabitent et sâentremĂȘlent, le sentiment dâun aboutissement inachevĂ© et de gĂąchis transparaĂźt, aujourdâhui, avec dâautant plus de cruautĂ© que le temps et lâhistoire du pays ont fait leur Ćuvre.
AprĂšs une longue carriĂšre de journaliste, Mustapha Chelfi signe ce formidable roman qui croque, Ă la maniĂšre dâIsabelle Eberhardt, des scĂšnes de vie Ă Miliana, au pied du Zaccar que la guerre embrase aux premiĂšres heures de la RĂ©volution de 1954. Trois communautĂ©s, musulmane, juive et chrĂ©tienne, y cohabitent et sâaffrontent dans une fausse tranquillitĂ© qui prĂ©sage les brisures futures. Â
Dans ce « Djebels » oĂč sâentremĂȘlent de façon magistrale la rĂ©alitĂ© et la fiction, Mustapha Chelfi nous fait don de son sens de lâhumour et du sentiment dâun irrĂ©mĂ©diable gĂąchis.
Ăcris et je viendrai – Meryem BelkaĂŻd
Adolescents, Leila et Ali sont longtemps indiffĂ©rents lâun Ă lâautre. En 1993, un drame qui touche Ali de plein fouet bouleverse leur vie et les lie Ă jamais. Comment surmonte-t-on les traumatismes dâune guerre civileâ? Leila, tout en sâefforçant de construire sa vie et sa carriĂšre en France puis aux Ătats-Unis, est hantĂ©e par cette question et par le destin dâAli. De son cĂŽtĂ©, aprĂšs quelques annĂ©es en France, Ali qui nâa jamais cessĂ© de penser Ă Leila, rentre en AlgĂ©rie et cherche force et rĂ©confort dans une pratique spirituelle. Pourront-ils, au fil des annĂ©es et de leurs rencontres, surmonter deuils et exils et vivre pleinement leur amour ?
De Londres Ă JĂ©rusalem Terreur promise – Akli Ourad
Il y a beaucoup de larmes mais aussi de lâhumour noir et du sarcasme dans cette premiĂšre Ćuvre littĂ©raire d'Akli Ourad, qui se lit comme un roman, voire un thriller. MissionnĂ© par la Banque centrale, lâauteur ne sait pas quâil sâapprĂȘte Ă sauter Ă pieds joints dans l'horreur, en Cisjordanie. Les tracasseries subies Ă l'aĂ©roport d'Heathrow, Ă Londres, puis Ă Tel Aviv, ne sont rien Ă cĂŽtĂ© de ce qui lâattend sur le terrain. La mort, partout. La sienne qui le menace, une nuit dans un abri anti bombes Ă Naplouse, et surtout celle de toute une population, jour et nuit. Des Palestiniens martyrisĂ©s mais rĂ©sistants, jamais rĂ©solus Ă mourir. Expropriations, confiscations de terres, enfermement, dĂ©shumanisation, colonies, barrages, assassinats. AprĂšs quelques jours passĂ©s sur ce territoire de non-droit, Akli Ourad nous livre, un regard implacable sur la nature du rĂ©gime israĂ©lien, qui a fait de l'apartheid son credo. De Londres Ă JĂ©rusalem, la terreur est promise au cĆur du cyclone israĂ©lien.
Ăa sentait l'indĂ©pendance, mais la tourmente Ă©tait encore bien prĂ©sente dans les campagnes algĂ©riennes. C'est dans l'une d'entre elles, en Kabylie, qu'est nĂ© Akli Ourad, le 12 janvier 1962. IngĂ©nieur diplĂŽmĂ© de l'Ăcole nationale des travaux publics dâAlger, il se plonge, corps et Ăąme, dans le printemps berbĂšre, puis dans le théùtre en compagnie de comĂ©diens chevronnĂ©s tels que Medjoubi, Benguettaf et Sonia, sans oublier Kateb Yacine. InstallĂ© en Angleterre depuis 1993, il rejoint l'universitĂ© de Birmingham oĂč, grĂące Ă un master, il est recrutĂ© en tant que chercheur associĂ©, avant de devenir un expert international Ă succĂšs, en Ă©conomie routiĂšre.
Les Vertueux – Yasmina Khadra
« Jâai vĂ©cu ce que jâavais Ă vivre et aimĂ© du mieux que jâai pu. Si je nâai pas eu de chance ou si je lâai ratĂ©e dâun cheveu, si jâai fautĂ© quelque part sans faire exprĂšs, si jâai perdu toutes mes batailles, mes dĂ©faites ont du mĂ©rite â elles sont la preuve que je me suis battu. »
AlgĂ©rie, 1914. Yacine ChĂ©raga nâavait jamais quittĂ© son douar lorsquâil est envoyĂ© en France se battre contre les « Boches ».
De retour au pays, aprĂšs la guerre, dâautres aventures incroyables lâattendent. TraquĂ©, malmenĂ© par le sort, il nâaura, pour faire face Ă lâadversitĂ©, que la puretĂ© de son amour et son indĂ©fectible humanitĂ©.
« Les Vertueux » est un roman majeur, la plus impressionnante des oeuvres de Yasmina Khadra.
Morituri – Yasmina Khadra
Ecrit au lendemain de lâattentat terroriste perpĂ©trĂ© au cimetiĂšre de Sidi Ali (Mostaganem) le 1er novembre 1994, Morituri souffrait dâincomplĂ©tude due au traumatisme de lâauteur, prĂ©sent ce jour-lĂ , sur les lieux du carnage. PubliĂ© en France, chez Baleine (1996), le texte nâa bĂ©nĂ©ficiĂ© ni des corrections dâusage ni dâune relecture avisĂ©e. Vingt-six ans aprĂšs, voici la version revue et enrichie.
La ville aux yeux dâor – Keltoum Staali
Une femme revient Ă Alger pour y Ă©crire un livre. Renouant avec son passĂ© sur un mode hallucinatoire et fantasmatique, elle se perd au milieu de personnages fabriquĂ©s de toutes piĂšces. Un prĂ©texte tout trouvĂ© pour mettre en scĂšne la ville de tous les envoĂ»tements, ses monstres, ses chimĂšres, ses amours. Alger et son extraordinaire vitalitĂ© poĂ©tique Ă lâĂ©preuve du temps. LâhĂ©roĂŻne câest elle, la sublime. Ce roman revisite des mythes dispersĂ©s et rĂ©invente le conte des origines, jouant avec la fiction et les fragments mĂ©moriels, tout en explorant la fascination des langues au prisme dâun imaginaire de lâexil, cette « crĂąnerie ».
Le baiser et la morsure – Yasmina Khadra
Le tĂ©moignage de Yasmina Khadra sur son enfance volĂ©e, sa vocation prĂ©coce dâĂ©crivain contrariĂ©e par son destin militaire, son regard sur la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne dâaujourdâhui, sa vision de lâislam.
Yasmina Khadra remonte aux sources de son enfance algĂ©rienne : lâhĂ©ritage de ses ancĂȘtres poĂštes, lâattachement Ă sa tribu et Ă la nuditĂ© du dĂ©sert, lâarrachement dĂšs lâĂąge de neuf ans Ă lâunivers protĂ©gĂ© de lâenfance, ses annĂ©es dâĂ©tudes solitaires Ă lâEcole des Cadets, la violence du combat contre le terrorisme. Il dĂ©voile lâimportance de sa rencontre avec son Ă©pouse Amal, lâange gardien de sa vocation dâĂ©crivain qui lui offrira ses prĂ©noms pour Ă©crire.
Il se confie à Catherine Lalanne au cours de cinq échanges passionnants sur
â ses origines nomades, son appartenance Ă une lignĂ©e de conteurs, dâĂ©rudits    et de mystiques,
â le conflit entre sa vocation dâĂ©crivain et son mĂ©tier dâofficier,
â son sens de la famille, son amour du fĂ©minin,
â sa vision dâun islam fraternel, sa passion de la langue et de la littĂ©rature      françaises.
Jamais Yasmina Khadra nâavait parlĂ© aussi librement de son rapport Ă lâĂ©criture et aux personnages de ses romans, de son goĂ»t des mots et de la musique, de sa fidĂ©litĂ© aux siens, de son refus des concessions, de son combat contre lâintolĂ©rance, de son incapacitĂ© Ă dissocier son bonheur de celui de son pays, lâAlgĂ©rie.
Catherine Lalanne est rĂ©dactrice en chef Ă lâhebdomadaire PĂšlerin. PassionnĂ©e de culture, elle lance, en 2017, une sĂ©rie dâentretiens avec des artistes sur lâorigine de leur vocation : « Lâatelier de lâenfance ».
Le premier titre de cette collection, « Plus tard, je serai un enfant »,
a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avec lâĂ©crivain Eric-Emmanuel Schmitt.
Une valse – Lynda Chouiten
« Elle ne lui avait pas parlĂ© de son Ă©tonnement quand, arrivĂ©e chez le mĂ©decin, elle avait trouvĂ© six personnes attendant leur tour. Elle pensait que câĂ©tait toujours vide, une salle dâattente chez le psychiatre; mais les gens avaient visiblement peur pour leurs tĂȘtes oĂč rĂ©gnait le chaos, Ă lâimage de tout le pays. Elle ne lui avait pas parlĂ© de ces larmes douloureuses qui avaient accompagnĂ© le rĂ©cit de ses hallucinations, de ses peurs, de son Ă©puisement. Du mot « psychose » tombant comme une lourde condamnation, peut-ĂȘtre à perpĂ©tuitĂ©. »
Extrait de « Une valse »