Karim Fatimi, astrophysicien de renom, meurt sur la route de Bologhine près de la “Maison hantée”. Accident ou suicide ?
Mounia, sa femme, entame un journal pour exorciser son chagrin. Parallèlement, guidée par un étrange voyeurisme, elle décide de se plonger dans les écrits intimes de son mari. Le lecteur, entraîné dans une vertigineuse mise en abîme où se télescopent leurs deux narrations, découvre alors l’univers tourmenté de Karim Fatimi, écrivain génial et écorché vif, relatant compulsivement chaque moment clé de sa vie : Octobre 1988, la décennie noire, la naissance de leur fille Neïla, ou encore ce mystérieux 28 novembre 1994…
À la croisée de plusieurs genres (journal, récit épistolaire, BD, reportage, chronique, manifeste), ce roman-kaléidoscope relève le pari insensé de recréer le chaos de l’Algérie des années 1990 par l’expérimentation formelle : le texte est mots, ratures, photos, pages arrachées, papiers d’emballage, dessins… fragments, fracas, convulsions. Il est un corps vivant qui palpite, éructe et s’esclaffe, servi par une prose ludique et exubérante, où le grotesque le dispute en permanence au tragique. Mustapha Benfodil, plus virtuose que jamais, semble proclamer : hors la parodie et la démesure, point de salut !
Radiographie extravagante de l’Algérie contemporaine, ce livre ambitieux et courageux, qui explore des questions aussi graves que le rapport à la violence, à l’esthétique, ou à Dieu, est aussi un hommage éperdu à l’écriture comme absolu.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.